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Dénombrement 2018 – lettre ouverte MMFIM

En réaction au dévoilement des résultats du dénombrement 2018, le conseil d’administration du MMFIM se prononce sur les apprentissages à faire à partir des résultats.

Que nous enseigne le dénombrement ?

Le dénombrement 2018 indique que Montréal comptait 3 149 personnes en situation d’itinérance visible le 24 avril dernier. À quoi nous sert cette information ? Les dénombrements nous fournissent l’information de base sur laquelle nous pourrons collectivement bâtir des réponses adaptées pour mettre fin à l’itinérance.

Pour le Mouvement pour mettre fin à l’itinérance à Montréal (MMFIM), au-delà de mettre un chiffre sur une réalité complexe, l’intérêt réside aussi dans le deuxième objectif : décrire la population itinérante. Les 1 693 questionnaires remplis offrent des renseignements sur la réalité, mais aussi sur les services souhaités par les personnes itinérantes.

Que nous disent les résultats du dénombrement ? Essentiellement : que personne n’est à l’abri. Que ce soit parce que près de 40 % des jeunes de moins de 30 ans sont en situation d’itinérance depuis cinq ans ou plus ou que 22 % des personnes de 50 + ont perdu leur logement pour la première fois il y a moins d’un an, le dénombrement démontre que l’itinérance peut frapper à tous les âges et qu’elle a plus d’un visage.

Que faire avec ces résultats ? Le MMFIM en retire deux messages principaux : l’importance d’investir dans les programmes de stabilité résidentielle avec accompagnement et de s’assurer de la disponibilité de logements salubres et abordables et l’importance d’agir en prévention ciblée pour mettre fin à l’itinérance.

Pour le MMFIM, la fin de l’itinérance passe notamment par l’accès au logement abordable permanent et à des services d’accompagnement. Malgré les 1 176 personnes logées et ayant reçu des services de soutien depuis 2016, on constate tout de même une augmentation du nombre de personnes itinérantes. Clairement, le Québec continue de produire de

l’itinérance et il faut poursuivre la recherche de solutions pour fermer le robinet à la source de cette problématique.

Les points de bascule régulièrement identifiés pour expliquer les épisodes d’itinérance sont la sortie d’institutions (centres jeunesse, établissements de détention, hôpitaux) et la perte de logement. Il faut agir en amont sur ces déterminants. Des initiatives comme le projet pilote Sortie carcérale planifiée du YMCA pour préparer les détenus à leur sortie d’établissement ou Projet Logement Montréal qui a pour objectif de stabiliser en logement 250 personnes vivant une situation d’itinérance chronique ou épisodique et dont le taux de rétention s’élève à 92 %, sont des exemples d’actions porteuses d’espoir.

En Amérique du Nord et en Europe, les réussites les plus citées pour réduire l’itinérance sont Medicine Hat (Alberta) et la Finlande. Dans les deux cas, l’importance de recueillir des données a été gage de succès. C’est ce à quoi Montréal, le Québec et le Canada devraient s’attarder. Des initiatives comme le dénombrement et la collecte de données dans le tableau de bord 2000Solutions du MMFIM vont assurément dans ce sens.

Le MMFIM déploiera tous les efforts pour porter ce message et pour donner une voix aux personnes en situation d’itinérance qu’on entend malheureusement trop peu souvent.

Signataires :

  • André Poulin, président du conseil d’administration du MMFIM ; Fondateur et conseiller spécial, Destination Centre-Ville
  • Irène Marcheterre, vice-présidente ; Directrice des communications et de l’accès à l’information, CHUM
  • Samuel Watts, Président-directeur général, Mission Bon Accueil
  • Carl Bond, Directeur, gestion immobilière, Société d’habitation et de développement de Montréal
  • Aubin Boudreau, Directeur général, Accueil Bonneau
  • Art Campbell, Directeur, Initiatives communautaires — YMCA Centre-ville
  • Linda Carbone, Directrice générale, BOMA Québec
  • Olivier Farmer, Psychiatre, Hôpital Notre-Dame, équipe Suivi intensif en itinérance (SII)
  • France Guillemette, Directrice générale, Logis Rose Virginie
  • Stéphanie Gareau, Directrice générale, MMFIM
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