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Intersections entre inégalité raciale et itinérance

Un récent article de l’Alliance nationale pour mettre fin à l’itinérance décrit les multiples intersections entre la crise sanitaire actuelle, l’itinérance et la notion « d’équité raciale » aux États-Unis, notamment dans l’accès aux soins et services de santé.

À partir de données probantes, l’étude relate comment l’évolution rapide de la pandémie de la COVID-19 a accentué la vulnérabilité du réseau de santé à répondre de manière adéquate aux besoins des personnes en situation d’itinérance, particulièrement chez les Afro-Américains. Par exemple, à Los Angeles la population de sans-abri est estimée à 60 000 personnes, de ce nombre près de 40 % des individus sont issus des groupes afro-américains; alors qu’ils représentent que 9 % de la population de la Ville. Les données démontrent aussi que les personnes noires en situation d’itinérance sont également touchées de manières disproportionnées par la COVID-19 et autres maladies chroniques. 

Afin de contrer ces inégalités raciales, un comité d’experts incluant des personnes en situation d’itinérance a été formé. Les recommandations préliminaires ciblent l’amélioration de la prestation de services chez les personnes afro-américaines en situation d’itinérance. Pour ce faire, les intervenants recevront des formations afin de mieux comprendre le lien entre le « racisme systémique » et les traumatismes vécus par les personnes sans-abri dans le système de santé.

Par cette étude, l’Alliance nationale pour mettre fin à l’itinérance espère que les autorités intensifieront leurs efforts pour prévenir et contrer l’itinérance à travers une optique d’équité raciale. 

Par ailleurs, une autre étude fait le lien entre la « race » et l’itinérance. En effet, la récente mise à jour de la situation de l’itinérance aux États-Unis (2020) démontre le lien étroit entre la « race », l’ethnicité et le risque de vivre une situation d’itinérance dans les différents États américains. À l’aide de données ventilées selon l’origine ethnique, le groupe racial et autre information sociodémographique, les statistiques permettent de visualiser la nature systémique des disparités raciales chez les personnes sans domicile fixe, permettant de les placer dans le contexte de la population globale.

Les résultats démontrent que :

  • Les Premières Nations et les insulaires du pacifique (p.ex. Samoa et Hawaï) sont respectivement quatre et neuf fois plus à risque de vivent une situation d’itinérance que la population en générale, et cela, malgré qu’ils représentent que moins de 5 % de la population aux États-Unis;
  • Les Afro-Américains sont trois fois plus susceptibles de vivent une situation d’itinérance que la population en générale. Ils sont aussi plus enclins d’expérimenter cette situation avec un ou plusieurs enfants. Près de 40 % des personnes noires sans-abri font partie du groupe famille avec enfants, alors que ce taux d’itinérance est inférieur chez les familles blanches (22%) et les familles des premières nations (20%).

Ces données jouent un rôle important dans l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. Elles permettent de mettre de l’avant les angles morts qui doivent être traiter en priorité par les autorités, notamment dans l’élaboration de plans d’action et de politiques. Les résultats offrent également l’opportunité d’affiner les efforts pour prévenir et contrer l’itinérance, tout en favorisant une plus grande égalité et inclusion de ces groupes dans les communautés.  

Source d’information:

Article de l’Alliance nationale pour mettre fin à l’itinérance

Données statistiques sur la situation de l’itinérance aux États-Unis par États

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