Une première étude pan-canadienne sur l’itinérance chez les jeunes
Le Rond-Point de l’itinérance (The Homeless Hub) vient de publier la première étude pancanadienne sur les jeunes qui vivent une situation d’itinérance au Canada (Stephen Gaetz; Bill O’Grady; Sean Kidd; Kaitlin Schwan). 1103 personnes provenant de 47 communautés à travers 10 provinces et territoires ont participé à l’étude.
Les résultats du sondage démontrent que les jeunes en situation d’itinérance sont pris en charge bien trop tard. Dans plusieurs juridictions, les services ne sont disponibles qu’à partir de 16 ans ou même 18 ans. Le rapport souligne donc l’importance d’une « approche basée sur la prévention qui priorise l’intégration des systèmes et du Logement d’abord pour les jeunes –Housing First for Youth (HF4Y) ».
Chiffres clés du rapport
Les jeunes de 13 à 24 ans forment 20% de la population des personnes en situation d’itinérance au pays. Entre 35 000 et 40 000 jeunes vivraient l’itinérance au cours d’une année, et chaque nuit entre 6000 et 7000 jeunes sont itinérants.
Parmi eux, 57.6% s’identifient comme des hommes et 36.4 comme des femmes. Près de 30% appartiennent à la communauté LGBTQ, 30.6% sont autochtones, 28% de communautés culturelles. 10% sont nés à l’extérieur du pays.
Plusieurs connaissent l’itinérance avant l’âge de 16 ans, ce qui implique qu’ils n’ont pas accès aux services pour être pris en charge. La vie à la rue est encore plus difficile pour eux.
Près de 76 % des jeunes ont connu plusieurs passages à la rue. Ceux qui ont abouti à la rue avant l’âge de seize ans ont plus de chance de connaître plusieurs épisodes d’itinérance.
63 % des jeunes ont connu des traumatismes et des abus, dont de la violence physique, sexuelle et d’autres formes de violence et d’abus. Les services de protection de l’enfance ont été impliqués dans leur vie dans bien des cas, notamment chez les Autochtones, à 70 % et les jeunes de la communauté LGBTQ à 70 %. Les jeunes qui ont connu des abus et traumatismes pendant leur enfance sont plus à risque de vivre des problèmes de santé mentale, de faire des tentatives de suicide, d’avoir une moins bonne qualité de vie et une moins bonne résilience.
Parmi les jeunes, 50 % ont été testés pour des difficultés d’apprentissage et 83 % ont été victimes d’intimidation à l’école.
Les jeunes à la rue connaissent une instabilité résidentielle continue, sont chroniquement en situation d’itinérance, sont vulnérables sur le plan nutritionnel et démontrent un haut taux de détresse. Ils ont décroché de l’école, mais souhaiteraient y retourner, étaient majoritairement sans emploi et étaient victimes de crimes.
Comment prévenir?
- Par des programmes tels que Famille d’abord, organisme qui remet en contact les familles, fait de la médiation en cas de conflits, soutient les membres, le tout, dans la communauté du jeune.
- Par des interventions précoces à l’école, dans les centres communautaires, les lignes d’écoute, etc.
- En créant des partenariats école-communauté en identifiant et en agissant sur les jeunes à risque d’itinérance et de décrochage.
- En offrant du soutien transitoire aux jeunes qui ne sont plus suivis.
« Le défi auquel nous faisons face dorénavant est de mobiliser ces connaissances de manière à garantir que chaque jeune personne ait accès à un logement, la sécurité, l’éducation et les soutiens nécessaires. » – Les auteurs de l’étude
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