Bilan-Faim 2016: Hausse des utilisateurs des banques alimentaires au Québec
Paru en novembre dernier, le rapport Bilan-Faim 2016 des regroupements des Moissons, les banques alimentaires desservant les organismes en aide alimentaire au Québec, fait état d’une augmentation des personnes aidées.
Elles sont maintenant au nombre de 171 800 par mois, dont 59 187 enfants. Depuis 2008, les demandes de services ont augmenté de plus d’un tiers. Montréal comporte le plus grand nombre d’utilisateurs, soit 147 046 personnes.
Des personnes aidées, 61 % sont des prestataires de l’aide sociale, 10,8 % ont un emploi, 7,2 % comptent sur une pension de vieillesse et 3,7 % reçoivent une pension d’invalidité.
Les services comptabilisés allaient du repas au sac de provisions. Ce dépannage alimentaire rejoint principalement les célibataires, à 45,5 %, puis les familles biparentales, à 23 %, les familles monoparentales à 19,9 % et les couples sans enfant à 11,6 %. Plus de 80 000 ménages ont été rejoints par ce service à la grandeur du Québec. Dans ces ménages, les femmes formaient 47,5 %, suivies par les immigrants ou les réfugiés à 25,2 %, les aînés à 5,6 %, les étudiants de niveau postsecondaire à 4,3 % et les Autochtones à 1,9 %. Seuls 17,3 % des personnes habitaient en logement social, une donnée, selon le rapport, qui indique le nombre insuffisant de logements sociaux pour répondre aux besoins, alors que 68,3 % de la clientèle résidait dans un logement privé.
Le nombre de repas servis a augmenté de près de 100 000 en 2016, atteignant 1 426 546. Ceux-ci étaient principalement distribués aux célibataires, à 57,1 %, aux familles monoparentales, à 15,1 %, aux familles biparentales à 18,1 % et aux couples sans enfant à 9 %. Ici, on a remarqué une augmentation du nombre de femmes à 3 % et de 1,1 % pour les immigrants ou réfugiés.
Lors du décompte menant au Bilan, 46,2 % des organismes ont manqué de denrées, ce qui les a contraints à donner moins de produits et à demander de l’aide à une autre banque alimentaire, ou à fermer plus tôt dans certains cas. La moitié d’entre eux ont dû acheter plus de denrées qu’à l’habitude.
Les organismes membres ont priorisé les actions qu’ils aimeraient voir auprès des gouvernements par le regroupement. Les principales étaient de développer une stratégie nationale de réduction de la pauvreté, accroître le nombre de logements abordables, rendre les logements accessibles en termes de coûts, augmenter le soutien en santé mentale et développer une stratégie alimentaire nationale.
Les recommandations à tirer sont les suivantes:
- Assurer la sécurité financière des individus
- Accroître l’accessibilité aux logements et le nombre de logements sociaux
- Améliorer l’accès à des aliments santé, locaux à coût abordable
Le rapport conclut qu’il est temps de choisir d’éliminer la pauvreté ou au moins de la réduire de moitié d’ici 2020, et de considérer l’alimentation comme un droit et une priorité.