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Opinion: Il faudra loger les personnes se trouvant en refuge d’urgence actuellement, c’est un minimum!

Nous voici en pleine pandémie. Malgré le travail de collaboration
remarquable effectué par la direction de la santé
publique, le CIUSSS Centre-Sud de l’île-de-Montréal, la
Ville de Montréal et les organismes communautaires pour
mettre en place des mesures d’urgence qui aident les
personnes en situation d’itinérance, force est de constater
que l’accès immédiat et sans contraintes à un logement
aurait pu diminuer le besoin de ces mesures d’urgence.

Imaginez : la Ville de Montréal a dû déployer 24
stations sanitaires sur son territoire pour que les personnes
sans-abri puissent avoir accès à des toilettes et
des lavabos ! Les organismes ont dû ouvrir cinq centres
de jour temporaires et quatre refuges d’urgence pour
permettre le repos aux personnes sans domicile fixe. Un
autre a vu le jour cette semaine dans l’est de Montréal à
l’aréna Maurice-Richard.

Si ces personnes avaient toutes eu accès à un
logement, certaines de ces mesures n’auraient pas
été nécessaires. Certes, les mesures pour combler les
besoins alimentaires seraient toujours nécessaires,
mais les autorités pourraient mettre plus d’énergie sur
les mesures sanitaires essentielles en ce moment dans
l’ensemble des résidences pour personnes âgées.

Il faut se le dire, les itinérants étaient, avant cette
crise, et malgré tous nos efforts, les grands oubliés de
notre société.

La prévention et la réduction de l’itinérance passe
très simplement par l’accès à un logement décent et
abordable. Avant la pandémie, le taux d’inoccupation
était passé à 1,5 % à Montréal, ce qui rendait l’accès à un
logement permanent par des personnes itinérantes et
plusieurs ménages difficile. Aujourd’hui, avec la crise, et
l’interdiction de louer à court terme, il y a un ralentissement
du marché locatif qui pourrait offrir une opportunité
très attendue de loger les personnes sans-abri.

Il peut sembler trop tôt pour en parler, mais il est clair
qu’il faut veiller à ce que des programmes se mettent
en place dès le déconfinement pour loger un très grand
nombre de personnes itinérantes rapidement. Pouvons-
nous mettre en place des programmes immédiatement
pour que les personnes hébergées temporairement
dans les refuges d’urgence soient redirigées vers
des logements permanents ? Pas dans un an mais d’ici
quelques semaines ou quelques mois ?

Évidemment, le logement à lui seul n’est pas une
panacée, il faut maintenir les ressources qui offrent la
réintégration sociale avec des programmes divers mais
le logement, on le voit bien, est un minimum.

Michèle Chappaz
Directrice générale
MMFIM

Le Mouvement pour mettre fin à l’itinérance à Montréal qui regroupe des organismes communautaires, des gens issus du milieu des affaires, de la recherche et de la santé promeut les meilleures pratiques en ce qui a trait à la réduction de l’itinérance, véritable crise sociale et humanitaire qui se joue à nos portes !

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